MÉMOIRE DE TOURISME SASKATCHEWAN

RÉSUMÉ

Le tourisme est l’un des secteurs économiques qui progressent le plus rapidement dans le monde. Au Canada, il représente plus de 74 milliards de dollars d’activité économique par année et son incidence économique est égale à celles des industries des produits forestiers, de la pêche et de l’agriculture réunies. En 2010, le tourisme a apporté 29,5 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) du pays et rapporté 9,4 milliards de dollars au Trésor fédéral.

Plus de 1,6 million de Canadiens (un travailleur sur dix) sont employés dans cinq industries du tourisme : 1) restauration, 2) hébergement, 3) loisirs et divertissement, 4) transports, et 5) services de voyages. Étant donné le nombre de personnes et le vaste éventail de professions et de services, il est raisonnable de penser que presque tous les aspects des affaires et du commerce sont influencés par le tourisme.

Le tourisme est une question d’image – comment les autres nous voient et comment nous nous voyons nous-mêmes. Un secteur du tourisme dynamique se reflète positivement sur un pays, une province ou une collectivité. Tourisme Saskatchewan, de concert avec ses homologues provinciaux et avec les associations du secteur des voyages et du tourisme, s’efforce de positionner le Canada comme une destination de choix et de promouvoir ses qualités exceptionnelles.

Comme toute entreprise du secteur économique, le tourisme doit surmonter des difficultés. Souvent, ces difficultés sont le résultat de forces hors de la volonté des petits et moyens entrepreneurs (qui représentent plus de 90 % des entreprises dans le secteur du tourisme) et de ceux qui sont « le cœur et l’âme » du tourisme. Par exemple, le prix de l’essence, la valeur du dollar canadien, les difficultés économiques dans le monde et les craintes au sujet de la sécurité des voyages font partie des nombreux facteurs qui ont une grande incidence sur le secteur. D’autres difficultés peuvent toutefois être surmontées en ciblant l’investissement vers la création de solides assises pour le tourisme et en appuyant des mesures qui donneront de grands résultats.

Il y a un besoin crucial d’investissements dans le marketing, les ressources humaines et les infrastructures en tourisme. Tourisme Saskatchewan est heureuse de participer aux consultations prébudgétaires. Nos recommandations insistent sur un appui :

1.    à la Commission canadienne du tourisme,

2.    au Conseil canadien des ressources humaines en tourisme,

3.    au financement d’initiatives de tourisme par Développement économique de l’Ouest.

Nous exhortons fortement le gouvernement du Canada à assurer du financement suffisant dans ces domaines dans le budget fédéral 2012.

RECOMMANDATIONS

Financement de la Commission canadienne du tourisme

La Commission canadienne du tourisme (CTC) est chargée de promouvoir le Canada dans le reste du monde. La concurrence est farouche et les ressources de la CTC sont dérisoires comparativement à celles d’autres pays.

Ce fait a été souligné par David Goldstein, président-directeur général de l’Association de l’industrie touristique du Canada, durant une entrevue en direct à la station Newstalk Radio de la Saskatchewan le 30 mai 2011. Il a donné l’exemple de pays qui, malgré les difficultés économiques, comprennent l’importance du tourisme comme moteur économique et la puissance de l’investissement dans le marketing du tourisme. Il a évoqué la Grèce et l’Irlande, comme bons exemples de pays qui, malgré de graves problèmes financiers, continuent de cibler des fonds vers le tourisme. Il a aussi mentionné Chypre, qui investit 130 millions de dollars tous les ans, comparativement aux ressources limitées de la CTC.

Le Canada peut et devrait faire davantage. Mais le financement de base de la CTC a gravement décliné. En 2001, l’organisation a reçu 100 millions de dollars. En 2012, son financement est évalué à 70,7 millions de dollars. Le fait que la CTC reçoit 27 % moins de financement qu’il y a une décennie, ce qui place le Canada au 20e rang du financement d’une organisation nationale du tourisme, est déconcertant. Le financement insuffisant nuit à la capacité de notre pays de soutenir la concurrence sur un marché mondial du tourisme évalué à 3 milliards de dollars par jour.

Le marché mondial du tourisme grandit rapidement. L’Organisation mondiale du tourisme prédit près de 1,6 milliard d’arrivées de touristes internationaux en 2020. Le Canada peut se glorifier de la richesse de ses ressources touristiques et offre un vaste éventail d’expériences et d’aventures. Pour attirer notre « juste part » des voyageurs, il faut du financement pour atteindre les marchés mondiaux et promouvoir efficacement le Canada.

Tourisme Saskatchewan recommande qu’on envisage de majorer le financement de base de la Commission canadienne du tourisme de 30 millions de dollars, pour ramener le financement de l’organisation au niveau de 100 millions de dollars où il se situait en 2001.

Financement du Conseil canadien des ressources humaines en tourisme

Les prévisions de pénuries de main-d’œuvre dans le secteur du tourisme du Canada au cours des 15 prochaines années sont effarantes. Une étude réalisée sur l’offre et la demande de main-d’œuvre en tourisme réalisée en 2010 révèle qu’en 2025, le secteur pourrait être confronté à une pénurie de main-d’œuvre de 291 000 emplois, ce qui créerait un déficit de 10 % de l’offre par rapport à la demande.

En Saskatchewan, le tourisme joue un rôle clé dans l’économie, puisque les revenus annuels dépassent 1,6 milliard de dollars. Le potentiel de croissance du tourisme ainsi que des débouchés commerciaux et des emplois est important. À l’heure actuelle, le secteur emploie plus de 62 000 personnes. Comme d’autres provinces, la Saskatchewan devrait afficher un écart prononcé entre l’offre et la demande de main-d’œuvre.

Partout au Canada, les entreprises et les collectivités seront touchées par les graves pénuries dans la restauration, qui pourrait afficher la plus importante glissade. Quatre des professions du tourisme dont les prévisions sont désastreuses se trouvent dans cette industrie. Il y aurait de multiples conséquences si ce secteur était touché à ce point. On peut envisager de nombreux scénarios. Imaginez que vous arriviez à votre restaurant favori à midi et qu’il y ait une affiche « Fermé » dans la porte, par manque de personnel. Les réductions des services et des heures d’ouverture sont déjà une réalité à certains endroits. La situation pourrait empirer et un service de qualité inférieure ou les fermetures d’entreprises pourraient devenir plus fréquents. Inévitablement, les collectivités se détérioreront et des débouchés et des revenus seront perdus.

Les pénuries de main-d’œuvre prévues dans les secteurs des transports, de l’hébergement et des services de loisirs et de divertissement auront d’autres répercussions négatives. L’image du Canada sera ternie et les efforts en vue de bâtir un secteur du tourisme solide et viable et de positionner favorablement notre pays sur le marché mondial des voyages seront anéantis.

Dan son rapport de 2010 sur l’avenir du secteur du tourisme du Canada, le Conseil canadien des ressources humaines en tourisme, indique des priorités pour surmonter les difficultés prévues concernant l’offre et la demande de main-d’œuvre.

Enjeux prioritaires pour le secteur du tourisme :

·         Améliorer l’image et l’attrait des fonctions de travail en tourisme, par les moyens suivants :

o   présenter aux étudiants les avantages professionnels d’une carrière en tourisme;

o   s’ajuster aux besoins et aux attentes des jeunes travailleurs;

o   mettre davantage l’accent sur la formation axée sur les compétences;

o   augmenter le nombre de programmes de reconnaissance standardisés.

·         Créer des partenariats pour partager les travailleurs à temps partiel ou saisonniers entre les entreprises.

·         Développer des programmes d’échanges de travail internationaux.

·         Augmenter la visibilité des programmes et services en place.

Enjeux prioritaires pour le gouvernement :

·         Trouver des solutions aux lacunes du Programme des travailleurs étrangers temporaires.

·         Réviser les règlements de l’assurance-emploi et du Régime de pensions du Canada.

·         Faciliter la transition des nouveaux immigrants vers le marché du travail au Canada.

·         Offrir un incitatif fiscal à la formation.

·         Intensifier les efforts de promotion du tourisme.

·         Augmenter la visibilité des programmes et services en place.

Le CCRHT et ses partenaires de toutes les régions du Canada ont apporté des contributions inestimables au tourisme et sont essentiels pour l’avenir du secteur. L’importance de maintenir des normes de compétences NATIONALES pour le secteur est indéniable. Il est tout aussi essentiel d’établir un processus NATIONAL pour reconnaître ceux qui répondent à ces normes. Il est primordial qu’un organe crédible soit chargé de fournir de l’information fiable et à jour sur le marché du travail et qu’il puisse réunir les organisations responsables de la formation à tous les niveaux pour que l’industrie possède les compétences requises. Le travail du CCRHT va de pair avec les efforts en vue de renforcer la position concurrentielle du Canada dans un marché mondial du tourisme lucratif et en expansion rapide.

Un financement suffisant garanti pour le CCRHT, axé sur les priorités décrites ci-dessus, aura des répercussions positives sur les besoins en main-d’œuvre du Canada.

Financement des initiatives de tourisme par Diversification de l’économie de l’Ouest

Partout dans l’Ouest canadien, le tourisme joue un rôle important dans l’économie et contribue à la vitalité des collectivités et à la qualité de vie. Il génère d’importantes recettes fiscales, qui sont estimées à 28 cents par dollar dépensé dans le secteur du tourisme.

Uniquement en Saskatchewan, le tourisme représente des retombées économiques de plus de 1,6 milliard de dollars par année. Plus de 62 000 citoyens de la province travaillent dans des emplois reliés au tourisme (deux fois plus que ceux qui travaillent dans les mines, le pétrole et le gaz). Les petites et moyennes entreprises représentent 95 % du secteur du tourisme de notre province.

Il y a un vaste potentiel de croissance du tourisme, ce qui crée de nouvelles occasions d’affaires, favorise l’expansion des entreprises, stimule l’innovation et la diversification, crée des emplois, génère des revenus à l’exportation et renforce les économies locales, provinciales et nationale.

Diversification de l’économie de l’Ouest (DEO) a pour objet « de promouvoir le développement et la diversification de l’économie de l’Ouest canadien et de faire valoir les intérêts de cette région lors de l’élaboration et de la mise en œuvre d’orientations, de programmes et d’opérations dans le cadre de la politique économique nationale ». Les collectivités de l’Ouest ont profité de l’appui à des projets fourni par DEO. Le financement de plusieurs projets en tourisme a été très positif pour notre secteur et pour les localités visées.

Les débouchés qui existent dans un secteur du tourisme dynamique sont alignés sur des initiatives qui, selon DEO, contribuent à des activités de projet particulières. Ces activités sont décrites sur le site de DEO, comme suit :

·         Des PME fortes dans l’Ouest canadien ayant la capacité de demeurer concurrentielles sur les marchés internationaux (Expansion des entreprises).

·         Une économie dynamique axée sur le savoir (Innovation).

·         Des collectivités qui pourront profiter des débouchés économiques et des investissements dans l’infrastructure publique, et auront la capacité de relever les défis (Développement économique des collectivités).

Les intervenants dans le secteur du tourisme dans l’Ouest canadien souhaitent avoir un accès plus égal avec leurs homologues de l’Est du pays qui ont accès à du financement pour le développement et le marketing par l’entremise de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique (APECA).

Grâce à des investissements accrus de DEO dans le tourisme, les destinations de l’Ouest canadien seraient mieux connues et les collectivités et entreprises locales en profiteraient. Nous recommandons un engagement plus fort de DEO dans le développement et la promotion du tourisme et que le budget 2012 affecte les sommes nécessaires à cette fin.